Formule 20.000 – T’as voulu voir Valence…
La Formule 20.000 ne pouvait rêver plus bel écrin pour finir sa première saison que ce circuit de Valence, qui a accueilli un grand nombre d’épreuves internationales pendant la période magique des « karts 100cm3 à air et à pontons » …c’est-à-dire ceux qui sont sortis des greniers cette année pour retrouver la lumière et la compétition. Le site s’appelle désormais Arena45e mais Valence est toujours Valence ! Merci au maître des lieux Didier André, à la Ligue Rhône-Alpes et à l’ASK Valence pour avoir rendu possibles ces retrouvailles !
Les Mondiaux de Karting ont eu lieu à Valence en 1989 et 1995. Entre ces deux dates, le Grand Prix de France a ouvert chaque année dans la Drôme la saison des championnats d’Europe Formule A et Formule K (ou Super A selon le millésime). Ensuite, on a assisté au sacre européen en ICA de Julien Poncelet en 1998 avant que l’organisation d’un Grand Prix de Suisse ne donne à Lewis Hamilton la chance d’inscrire un succès à Valence à son palmarès.
The Baetz is back
Depuis le lancement du concept, la Formule 20.000 nous a déjà donné plusieurs fois l’occasion de voir en action des pilotes emblématiques de la catégorie quand elle était moderne. A Valence, c’est Ludovic Baetz qui a joué le rôle du « revenant ».
L’idée a germé dans le cerveau créatif de Frédéric Boudot, le roi de la régularité historique Rétrokart 2019. Fan de Kali et de CRG, des marques que Ludo a souvent mené au succès, le Bourguignon a préparé un Kalifornia animé par d’excellents moteurs CRG et Rotax. « Je suis toujours impliqué dans le karting, car je m’occupe du pilote KZ2 Paul David » indiquait Ludo, triple champion de France et aussi vainqueur d’une mémorable coupe de France KZ125 Master en 2013… à Valence bien sûr. « Je me suis régalé et j’ai retrouvé de super sensations, le tout dans une bonne ambiance. Les karts de cette époque sont super sympas, vivants, vifs et réactifs. Grâce à leur poids plume, on fait vraiment corps avec la machine. Et puis j’ai retrouvé quelques vieux copains dans le paddock, comme Johan Besnault que j’apprécie beaucoup. Merci à Fred Boudot pour ce beau week-end ! »
Voir Valence et courir…
Pas d’essais chronométrés en Formule 20.000, mais une première manche avec une grille tirée au sort et la deuxième dans l’ordre inversé, comme dans les amicales d’antan. Pour qui la première pole position ? Baetz ! Et qui est d’abord parti dernier avant de récupérer la pole pour la manche 2 ? Besnault ! Celui-ci s’est sans doute souvenu de son podium en Formule Super A obtenu lors d’une manche du championnat d’Europe à Valence, avec des Dunlop méga efficaces sous la pluie…
Ludo a tenu bon en tête pendant plus de la moitié de la première manche, malgré une « légère » surcharge pondérale. Puis il s’est offert une jolie passe d’armes avec Julien Degoutte, reproduisant des phases de course sans doute sorties tout droit de leurs souvenirs communs. Mais c’est Johan Besnault qui a triomphé des manches qualifs, avec une 5ème place en partant 19ème et une victoire en partant 1er. Derrière Frédéric Cappuccio 2ème on retrouvait… Ludo Baetz, qui avait bien mené sa barque dans le peloton.
Xavier Blanc, assisté par Alex Ravoire (RK Compétition), grand collectionneur de matériel de la fin du vingtième siècle devant l’éternel, a remporté la préfinale devant Besnault tandis que « The Baetz » subissait les affres de la mécanique. Dans cette course, les meilleurs temps du Top 5 se tenaient en 128 millièmes ! Le Tropézien Frédéric Cappuccio remportait une finale un peu folle, devant le benjamin de l’étape Steven Lesca et Xavier Blanc. Quant à la 4ème place, elle est revenue à l’auteur de la plus belle remontée, avec dix places de mieux, et vainqueur de la classe 155kg trente ans après son titre de champion de France Junior sur ce même circuit, Ludo Baetz en personne ! Les brillants Jérôme Carrot et Philippe Jourda l’ont accompagné sur le podium des « lourds ».
Un autre bel exploit valentinois fut sans conteste celui réalisé par Roger Chabert, ancien motoriste de référence du haut de ses 75 ans : 7ème des manches, il a fini 8ème en préfinale avant d’être abandonné par son petit bijou de moteur ATK. C’est donc Jacques Poirier qui a raflé le premier trophée des plus de 70 ans mis en jeu en Formule 20.000 ! A noter également le tir groupé des frères Jourda aux 6 et 7ème rangs devant Vincent Montroussier qui a haussé le rythme depuis Marcillat. Justement, le président du club auvergnat David Dehaeck était présent et s’est offert un top 10 tout comme le leader de la délégation belge Wout de Decker. Son compatriote Jean-Philippe Leroux avait apporté un intéressant châssis ETE, aussi belge que lui puisque fabriqué dans les nineties par Jarno Thiry, vainqueur d’une épreuve européenne à Valence en 1992.
Si les nouveaux venus dans la série ont monopolisé le Top 5, le rallyman Alain Aguillon disputait pour sa part sa première course de kart et il s’est classé 11ème. Julien Degoutte et Johan Besnault ont renoncé suite à un malencontreux accrochage à 20 mètres de l’arrivée… Cédric Vian et Jacques Saint-Guirons peuvent partager la palme de la malchance avec François Cann, qui s’est consolé en escaladant le podium KZ2 Master du Trophée de Ligue Rhône-Alpes. Quelle santé ! Et 2020, c’est bientôt?
Communiqué Formule 20.000 / Photos signées Jason Vian